Qui peut admettre de laisser à la rue des familles et des personnes qui demandent un abri pour la nuit ?

Il est indispensable d’avoir une capacité d’accueil plus importante pour la mise à l’abri inconditionnelle des personnes sans abri sur Angers par le SAMU social.

Les chiffres du nombre de personnes à la rue ne cessent de croître. Voici la courbe sur un an. Le manque de places est patent. Le nombre de familles explose.

Le 25 janvier 2018, lors de l’inauguration du transfert de l’abri de nuit au ‘Chemin de traverse’, le préfet, Mr Gonzalez, avait justement rappelé que l’accueil était inconditionnel (voir la vidéo de FR3 ci-dessous). Il semble qu’aujourd’hui des voix se font entendre disant que certains des hébergés ne devraient pas y être. La DDCS estime que les déboutés devraient repartir. Mme Le Goff va plus loin, et tient des propos scandaleux(1) lorsqu’elle déclare en conseil municipal d’Angers le 28 octobre que « 45 personnes, selon elle, n’auraient pas dû être accueillies car elles avaient été déboutées ». Elle a ajouté qu’il faut : « ne pas donner de la nourriture car cela attire des nuisibles et donc de l’insalubrité ». Comment peut-elle affirmer tout cela, puisque le SAMU social géré par l’Abri de la Providence ne transmet pas la situation administrative des hébergés ? Interrogé, l’Abri de la Providence, n’a pas connaissance de l’insalubrité et des nuisibles.

Si on suit un tel raisonnement, faut-il que ces personnes dorment dans la rue le ventre vide ?

Il y a pour le moins, si ce n’est de la mauvaise foi, une confusion des genres pour trois raisons :

  • Le SAMU social n’a pas pour fonction de s’immiscer dans le règlement du droit des étrangers, encore moins de favoriser la reconduite aux frontières. C’est à l’état de régler ces procédures. En attendant toute personne à la rue peut appeler le 115. C’est cela « l’accueil inconditionnel ». D’ailleurs les recours au tribunal administratif en référés qui ont imposé à la préfecture des prises en charge de personnes à la rue se fondent d’abord sur leur situation de détresse.
  • Les personnes déboutées ont parfois une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) ou sont reconduites à la frontière, mais la plupart du temps elles n’ont pas épuisé leurs droits de recours, ni la possibilité de renouveler une demande requalifiée. Donc elles sont effectivement sur le territoire, mais sans aucune aide. Dans ces situations l’abri de nuit et les distributions alimentaires sont leur minimum vital pour survivre.
  • Enfin il est important de rappeler que de nombreux demandeurs d’asile, ayant été recensés dans un autre pays d’Europe (les ‘dublinés’), sont désormais envoyés sur Angers qui est un pôle régional chargé de suivre leurs dossiers (PRD), d’où un nouvel afflux supplémentaire de familles et d’individus dans cette situation. Les ‘dublinés’ ne bénéficient que rarement de place en CADA (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) et de ce fait se retrouvent à la rue. Ce ne sont pas des déboutés !

Nous n’accepterons jamais que des enfants, des femmes enceintes, des familles, bref toutes les personnes qui demandent au SAMU social un abri pour la nuit soient laissés à la rue. Aucun argument n’est acceptable : simple question d’humanité !

Des veilleurs présents chaque semaine sur l’abri de nuit
 du 115 au ‘Chemin de Traverse’ à Angers

  1. Voir la fin de la vidéo du Conseil municipal du 28 octobre 2019 à partir de 3:37:30

Ci-dessous la vidéo de FR3 du 26 janvier 2018