Nous sommes très attentifs au fait que l’accueil doit être inconditionnel, rejetant les discriminations basées sur la confession, la nationalité ou l’origine. Nous voulons en particulier pouvoir proposer des solutions d’hébergement à des personnes même si elles ont été déboutées du droit d’asile et sont sans aucune ressource en attendant une possible régularisation.
Notre démarche globalement s’adresse à toutes les personnes migrantes sans logement, sans exclusive, même si nous savons que nos capacités à trouver des solutions seront limitées.
Les événements relayés par les médias sont impressionnants, mais ils ne correspondent pas à la réalité que nous rencontrons en France. En France et en Anjou, nous ne connaissons pas d’afflux massif de migrants en 2016, ni rien de comparable à la réalité allemande par exemple. Pour autant, nous connaissons, déjà depuis des années, de très grosses difficultés de prises en charge, sur Angers, Cholet et Saumur en particulier, comme c’est le cas sur tout le territoire français, puisque seule la moitié des demandeurs d’asile en France bénéficient d’un hébergement. Nous sommes donc vigilants à ce que ces personnes, qui sont déjà ici, puissent obtenir des conditions de vie plus décentes.
Nous pensons que notre rôle est, au niveau départemental, de travailler à ce qu’une organisation se mette en place, en complément du dispositif sous le pilotage de l’Etat, rassemblant les citoyens et les associations qui souhaitent s’engager dans cet accueil.
Ce que nous nous disons c’est que nous refusons de catégoriser les réfugiés et les migrants. On ne peut admettre qu’il y en aurait certains plus dignes que d’autres.
Catégoriser revient à dresser une fois de plus les gens les uns contre les autres. Faut-il accueillir différemment un syrien qui fuit la guerre et un immigré qui fuit la misère, ou un ROM qui fuit le rejet des autres dans son pays ? Pour nous, tous ont le même droit à bénéficier d’un logement décent et d’un accueil digne.
Nous ne pouvons nous taire face aux places d’hébergements qui tout à coup semblent jaillir de nulle part, alors que quelques semaines auparavant encore rien n’était possible !
C’est bien la preuve que notre pays a les moyens de loger dignement toutes les personnes qui vivent à la rue depuis des années !
Lorsque l’on voit ces solidarités qui se développent, on peut imaginer que les choses pourraient changer aussi pour les plus exclus en France.
Notre démarche est de rechercher les solidarités entre tous les hommes et les femmes de ce département pour bâtir ensemble un environnement plus fraternel qui permette aux très pauvres d’aujourd’hui d’avoir enfin une vraie place avec tous.
Avec cet afflux de réfugiés c’est peut être une belle occasion de créer plus de solidarités tous ensemble, « riches », pauvres, réfugiés.
Et nous pensons aussi aux très pauvres de Syrie et d’ailleurs qui ne peuvent migrer et se retrouvent encore plus seuls.