Etats Généraux des Migrations – Soirée ciné-débat – Mardi 24 avril 2018 – 20h00 aux cinémas les 400 Coups

Etats Généraux des Migrations - Soirée ciné-débat - Mardi 24 avril 2018 - 20h00 aux cinémas les 400 Coups

Ciné doc
mardi 24 avril à 20h00

en présence de Juliette Hubin, vice-présidente APTIRA, Nicole Ferrant, déléguée régionale GREF, Marie-Thé Rivière, secrétaire à Petite Ecole, Odile Metayer, présidente SEMER et Catherine Jamil, présidente LDH 49

ATELIER DE CONVERSATION

de Bernhard Braunstein

Documentaire

FRANCE – AUTRICHE – 2017 – 1h10

Dans la Bibliothèque publique d‘information, au Centre Pompidou à Paris, des personnes venant des quatre coins du monde se rencontrent chaque semaine, dans l‘Atelier de conversation pour parler français. Les réfugiés de guerre côtoient les hommes d‘affaire, les étudiants insouciants croisent les victimes de persécutions politiques. Malgré leurs différences, ils partagent des objectifs communs : apprendre la langue et trouver des allié(e)s et des ami(e)s pour pouvoir (sur) vivre à l‘étranger. C‘est dans ce lieu rempli d‘espoir où les frontières sociales et culturelles s‘effacent, que des individus, dont les routes ne se seraient jamais croisées, se rencontrent d‘égal à égal. 

A PROPOS

«Atelier de conversation», dialogue et tolérance

Ils s’appellent James, Mohammed, Sheila, Irteqa, Djamal ou Niho. Régulièrement, ils se retrouvent dans une salle dédiée de la Bibliothèque publique d’information (BPI), à Beaubourg, pour converser en français. Les sujets sont aussi divers que leurs nationalités : les préjugés, la crise économique, le rôle des femmes ou encore les relations amoureuses. Le réalisateur autrichien immerge le spectateur dans le dispositif de ces échanges, un cercle de chaises qui favorise la proximité avec les intervenants, étrangers déchirés entre leur amour de la France et leurs familles restées à des milliers de kilomètres. Ils sont plus ou moins à l’aise avec la langue, plus ou moins timides, tous passionnants.

On rit d’une Chinoise qui se défend de manger du chien (« c’est seulement dans certaines régions, comme les Français avec le cheval »), on tremble quand un Copte égyptien évoque face à un Syrien les persécutions dont est victime sa communauté, on s’émeut quand une Américaine et un Irakien échangent sur le sentiment de solitude qui les assaille souvent dans cette capitale étrangère. La tolérance est le maître mot. Ainsi, ce dialogue entre un Kurde et un juge retraité turc (« C’est à cause de lui que j’ai dû quitter mon pays », s’en amuse le premier).

Il s’agit au moins autant d’écouter que de s’exprimer, et le réalisateur filme en gros plan les réactions des étrangers qui reconnaissent leurs états d’âme dans ceux de leurs voisins de chaise. Il y a des moments de grâce, d’autres qui nous interrogent. Ainsi, un Afghan explique avoir été surpris par la pauvreté visible dans Paris, expliquant que dans son pays d’origine personne ne dort dans la rue. Une Chinoise confie que dans l’Empire du milieu, où on travaille trop et où on demande trop aux enfants, « on a de l’argent mais on n’a pas le bonheur ». À la fin de cet atelier, les participants parlent peut-être un peu mieux français. Ils ont, surtout, trouvé un lieu où s’exprimer et même développer de nouvelles amitiés.

Marine Quinchon (Le Parisien)