La HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, a publié un rapport sur l’accueil des réfugiés ukrainiens en France. Yves Pascouau, consultant pour la HCR, et auteur du rapport, est l’invité de 6h20 sur France Inter.
L’Agence des Nations-Unies pour les réfugiés publie ce vendredi un rapport qui montre que l’accueil des réfugiés ukrainiens en France a été d’une solidarité exceptionnelle dans la société civile. Avec notamment un cap franchi dans l’hébergement citoyen : « L’État, qui expérimentait l’hébergement citoyen avant la guerre avec plusieurs associations, est passé de 300 à 17 000 personnes accompagnées« , explique Yves Pascouau, auteur du rapport.L’hébergement citoyen se définit différemment selon Yves Pascouau de l’hébergement solidaire, explique-t-il, c’est-à-dire celui « qui est réalisé par les citoyennes et les citoyens qui décident d’ouvrir la porte de leur logement et d’accueillir chez eux des personnes sans avoir nécessairement besoin d’un encadrement par l’État** ».** Ainsi, ce qui est qualifié d’hébergement citoyen, « accompagné« , dans lequel « c’est l’État qui est à la manœuvre, qui pilote au niveau local avec les préfectures et qui désigne ce qu’on appelle une association référente qui, elle, va s’occuper d’accompagner dans l’hébergement citoyen à la fois les hébergés mais aussi les hébergeurs. »
L’hébergement citoyen « peut être intégré à une politique publique »
Le changement d’échelle de cette formule « nous permet de proposer à l’État une modélisation, c’est-à-dire un système dans lequel on propose de prendre, ou pas, l’hébergement citoyen comme étant un outil, un instrument à intégrer dans la politique publique d’accueil et d’accompagnement des demandeurs d’asile et des réfugiés** »**, développe-t-il. Cela signifierait que ce qui a été fait avec les réfugiés ukrainiens pourrait être pris comme modèle pour d’autres nationaliés.A l’heure actuelle, selon Yves Pascouau, 18 000 réfugiés et réfugiées ont été placés en hébergement collectif, et 17 000 en hébergement citoyen accompagné. « Et le reste, c’est-à-dire à peu près 50%, étaient soit chez des proches, soient s’étaient logées toutes seules, soient étaient dans de l’hébergement solidaire« , complète-t-il. Pour lui, ces chiffres peuvent montrer à l’État que l’hébergement citoyen accompagné peut être intégré à une politique publique d’accueil des demandeurs d’asile et des réfugiés.
« La question de la rétribution est extrêmement sensible »
Cela pose toutefois certaines limites : « L’hébergement citoyen ne se substitue pas au travail de l’État, il vient en complément du travail réalisé pour combler un ensemble de carences« , dit-il. « Ensuite, la question de la rétribution est extrêmement sensible, à la fois du côté des hébergeurs qui intuitivement disent qu’ils ne font pas ça pour l’argent, et aussi du côté de l’État parce que généralement Bercy dit que si les hébergeurs citoyens souhaitent participer, qu’ils le fassent, mais ce n’est pas le rôle de l’État de les indemniser« .**