Réponse à Mme Le Goff : ‘‘pas de hiérarchie entre des êtres humains qui sont dans la détresse’’

Cette tribune est une réponse des « veilleurs » aux propos tenus par Mme Le Goff, adjointe aux solidarités lors du conseil municipal du lundi 28 octobre 2019.

Ce même lundi, un vœu avait été déposé par les élus de la minorité réclamant l’augmentation du nombre de placesd’hébergement d’urgence.

Vous avez, Madame, tout d’abord renvoyé la responsabilité de l’hébergement d’urgence à l’état qui en a la compétence en oubliant d’indiquer qu’une municipalité est partie prenante de ce même hébergement en proposant, concrètement des bâtiments. Vous oubliez d’expliquer qu’Angers est devenu le pôle régional chargé des dossiers des personnes dite « dublinées » Ce qui provoque un afflux de personnes sans prise en charge. Cette situation est provoquée par une décision administrative.

Vous avez abordé les améliorations apportées par la ville ou plutôt vous avez dit  « le petit peu mieux » des améliorations et vous citez : « augmentation du nombre de douches, coin change pour les bébés, augmentation du volume des ballons d’eau chaude, séparation des hommes seuls d’avec les femmes et les familles » (ce qui était le cas déjà sur l’ancien site ….). Vous l’avez dit « c’est du concret tout ça » Laissez nous vous expliquer le concret de tout ça, notre concret de veilleurs : Nous allons alors parler de Karim qui a 4 ans et qui jeudi 31 a dormi à la rue faute de place, de Samira qui a deux ans, des mineurs isolés qui n’obtiennent pas de place, des femmes seules laissées à la rue, des poussettes pleines de sacs, de l’errance de ceux que vous appelez les grands exclus nationaux.

Vous avez, Madame, expliqué que la nourriture distribuée provoquait insalubrité et venue de nuisibles, nous voudrions vous expliquer le partage, l’échange, les rencontres étonnantes, la résilience, tout comme les larmes, la faim, le froid, la souffrance : ces éléments concrets qui fondent l’essence des relations humaines.

Enfin vous avez dit « qu’un certain nombre de personnes n’aurait pas dû être accueilli sur le site au regard de leurs situations administratives. » Vos propos sont pour nous sans ambigüité. Vous parlez bien de tri des personnes en fonction de leurs papiers. Ce sont des propos inacceptables.

Nous voudrions vous rappeler qu’il est, oh combien dangereux, d’imaginer une hiérarchie entre les être humains qui sont dans la détresse. De plus, vous bafouez là, Madame, le fait que l’hébergement d’urgence est inconditionnel et reconnu comme une liberté fondamentale. Nous vous opposons la permanence des valeurs républicaines, la responsabilité collective et la dignité.

L’équipe de coordination de la plateforme SOSmigrants49